De l’ombre à la lumière et inversement …
De l’ombre à la lumière et inversement …
En scrollant notre page Instagram, cerveau au repos, yeux inconscients et concentrés sur l’incroyable, le néant, l’absurde, tout cela mélangé, ouvrant trois ou quatre messages quotidiens d’encouragements, de critiques ou moqueries tant mérités de part notre acceptation à naviguer au travers de ce réseaux devenu de temps en temps cimetière centrifuge d’âmes en peine, nous tombons sur les stories et actus diverses de riders « oubliés ». Ceux-là même qui ont écrit quelques unes des plus belles pages du sport.
Alors par un sursaut de conscience, de nostalgie et de reprise en mains, on se dit « merde, je l’avais complètement oublié lui ! » On se le reproche, on se dit comment on a pu oublier de tels riders, filmeurs, créateurs d’évènements, fabricants de modules ou autres personnalités incontournables de l’époque. On les regardait, on les aimait, on les admirer construire le monde du wake, l’image du sport et son ADN. Ils étaient des stars ! Nous voulions être eux !
Et là, nous les retrouvons loin des pontons et de la gloire postant une photo dérangeante d’un repas de famille ou de vacances à La Baule. Ça fait mal. Pour eux, pour nous…
Jamais nous n’avions eu conscience de l’éphémère de tout ça. Sûrs de créer quelque chose qui dur, quelque chose d’important, nous avions oublié l’essentiel: Rien ne dure. Ni la gloire, ni la fortune, ni les flatteries, ni les adulations. Le monde n’est que leurres et incongruité. Rien ne dure pour toujours, parce que nous sommes voués à la nouveauté ! C’est une règle.
Alors quelles leçons faut-il en tirer ? Tout dépend dans quelle case on se place.
Si vous êtes ce rider enterré ou cette figure emblématique du sport oubliée, prendre conscience que « vous avez été » doit suffire à lâcher prise et se foutre royalement du jugement de celui qui pense être dans un rôle important un moment où l’on vous parle. Car comme tous, après avoir surfer sur vos traces, il deviendra ce gars qu’on a oublié… A plus ou moins grande échelle, mais il finira aux oubliettes lui aussi, quoiqu’il arrive.
Il y a une notion qu’on pensait être capable de déjouer les règles du temps qui passe et qui plongent les gens dans l’oublie, celle du devoir de mémoire. Mais à quoi bon au final ? Fleurer l’ego des « anciens » qui ne veulent pas disparaitre ? Quel intérêt si votre place n’a plus de sens, plus d’interêt ? Quel but ? Aucun. Juste combler un besoin de considération, voir un désir de vénération pour les plus en demande. Et là, on a tous des noms en tête, n’est-ce pas ?
Certes, parfois, devant l’arrogance de certains qui pensent que leur réalité efface tout ce qui s’est fait avant, on a envie de jouer les éducateurs. Mais pourquoi faire ? Ce sera une perte de temps, et qui en aura la force…
Enfin, si vous êtes ce rider ou cet « influenceur » du moment, détendez-vous… Profitez du moment, sans vous emballer. Car sachez-le, vous n’écrirez rien qui ne durera vraiment. C’est dure, mais c’est la réalité.
En revanche, savoir que tout ça est éphémère est un véritable atout dans votre parcours sportif. Cela vous enlève un poids et une responsabilité. Prendre conscience que vos réussites, vos échecs ou encore vos décisions n’ont que très peu d’impact dans le temps, vous aidera à vous libérer de toute pression. C’est essentiel et une véritable arme pour arriver au but que l’on se fixe. Cette conscience du succès éphémère, c’est votre meilleure amie. Certains l’ont très bien compris, comme ce génie Raph Derome avec sa vidéo « Au revoir » . Quoi de mieux que conclure une telle carrière en beauté avant de sombrer un jour dans l’oubli, plutôt que de lutter pour continuer et vivre le pathétique en se forçant d’exister…