Carrière professionnelle précaire, à qui la faute ?

Carrière professionnelle précaire, à qui la faute ?
C’est la fédération qui est responsable de tous les maux du wake. C’est à cause d’elle si le wake n’évolue pas ! C’est de sa faute si des téléskis font faillites, si les sportifs n’arrivent pas vivre du sport. Le prix de l’essence, le coût de l’électricité, le taux des crédits immobiliers , le réchauffement climatique, la crise sanitaire, les footballeurs analphabètes…
Tout ça c’est de la faute à cette ligue franc-maçonnique que compose la fédération de wake ! Il faut le dire tout haut pour que cesse le plan du grand remplacement qui vise à faire disparaitre notre sport au profit du ski nautique !
Allons, soyons sérieux deux minutes… Pourquoi l’être humain cherche t’il toujours un responsable à ses problèmes. N’est il pas assez fort pour détourner, contourner, surpasser ces quelques obstacles ?
Ok, on pourrait clairement rêver mieux que la fédération qui gère actuellement le wake. Mais voilà, pour info, on est en France, et remplacer des têtes aux commandes de structures « fédéro-administratives » n’arrangera rien aux problèmes du sport et aux votre. A part se faire gangrener et devenir comme eux, c’est le flop assuré pour toute personne qui pense faire mieux que ceux actuellement en place…
Ce qui a motivé cet article c’est la lettre ci-dessous rédigée par plusieurs athletes et adressée à la fédération française de wake.
Elle est très cool, même si on ne comprend pas exactement et clairement la revendication. Elle montre une envie de progrès, de reconnaissance. Une envie de pousser le sport vers le haut. Elle montre une complète dévotion au sport. Un vent de révolte est toujours bon s’il souffle dans le sens qui va attiser quelque chose de grand, de beau.
Mais là, désolé de lancer un saut d’eau sur vos braises, mais faut arrêtez d’y croire. Arrêtez de penser que tout peut changer pour le mieux en comptant sur notre fédération. Elle fait sont travail de fédération, ni plus, ni moins… C’est un sujet qui date de plus de 20 ans. C’est un combat perdu d’avance.
Notre sport, si grand à vos yeux, ne compte en France qu’à peu près 4000 licenciés… On est très très loin des 1 million de licenciés en Tennis ou même des 700.000 en équitation ! Le wake est un sport de niche.
On ne va pas aller jusqu’à dire que ce sport n’existe pas, mais il est évident que notre fédé ne peut fournir le même soutient que dans les autres sports, en plus de l’envie, elle n’en a pas les moyens.
Alors comment sortir de cette précarisation du wakebarder ?
Les temps ont changé. L’air dans laquelle nous vivons a fait de vous les acteurs à 100% de votre carrière. La fédé ne vous aide pas plus que ça, les marques ne vous suivent plus comme avant, le grand public ne vous connait pas. Alors s’il faut trouver un responsable au frein au sport et à votre carrière, vous n’en trouverez pas un, mais mille !
A commencer par vous même… Désolé de vous brusquer.
Avez-vous créé un dossier pour faire parler de vous au-delà de vos propres réseaux. Avez-vous envoyé un contenu de qualité à des vrais médias ? Je parle pas de médias de wake, vous les avez déjà zappé depuis longtemps à ne leur proposant aucun contenu. 0n a encore cette phrase qui raisonne dans nos têtes lorsque qu’un rider connu de la scène française nous pond un: « Ton magasine me sert à rien »
Mais genre l’EQUIPE Magazine, etc … Oui ? Non ?
Êtes-vous allés dans des salons spécialisés pour démarcher des marques extra-sportives et hors-captif, comme l’automobile, qui auraient éventuellement le budget nécessaires pour vous aider à vivre de votre sport ? Probablement pas… On vous connaît ! Haha.
Mais là encore, vous serez confrontés au vrai problème du sport: Le faible nombre de pratiquants.
Quelle marque « hors captif » ( comprenez hors milieu sportif ) investirait des milliers d’euros dans un sport qui ne regroupe que 4000 licenciés et environ 120.000 pratiquants occasionels ( contre 9 millions pour le ski… ) ? Personne.
Il faudrait être soit passionné, soit fou… Mais l’argent et les dépenses aident souvent à remettre les pieds sur terre… Du coup, on vous laisse analyser la situation.
On la déjà dit, pour vivre du sport, rider ne suffit pas. On ne peut donc ni compter sur la fédé, ni si le sponsoring classique.
Alors comment faire ?!
A bien y réfléchir, on se rappel que le sport avait le vent en poupe lorsque les marques et les riders, ensembles, étaient acteurs et participaient au développement de celui-ci. De par la création d’évènements, d’assos, de projets vidéo communs, etc…
Aujourd’hui, tout s’est compliqué pour plusieurs raisons. Les deux principales, aux effets dévastateurs, le recentrement sur soi via les réseaux sociaux où circule une sur-médiatisation bâclée du sport et ce phénomène nouveau: La course au cash price.
Les évènements sans cash price, ou sans bénéfices quelqu’ils soient, n’intéressent pas les riders car ces « events » ne les font pas vivre. Et c’est tout naturel, car ils en ont besoin. Mais on s’aperçoit que c’est un cercle vicieux dans lequel s’est engouffré le wakeboard, comme d’autres sports alternatifs: Participer uniquement aux événements qui permettent de vivre du sport.
( NDLR : Belle preuve de courage et d’abnégation lorsqu’on voit que c’est toujours les 3 mêmes qui raflent la mise… Alors bravo à ceux qui tentent 😉 )
Mais seulement voilà. La base du développement d’un sport passe par les centaines de petites graines événementielles plantées ci et là, graines ultra importantes à sa croissance. Ainsi, tout ces évènements motivés par la passion et juste l’amour du sport, ne pouvant offrir de cash price, délaissés des meilleurs riders, se retrouvent au rang de kermesses.
Et oui, pas ou peu de niveau représenté sur une compétition n’aide pas à la promotion du sport. Au contraire même.
Et n’allez pas nous dire que ce sont les évènements tels que le « Embily Wake » qui aident à la promotion du sport. Seulement 250 à 300 personnes étaient présents sur le « live streaming » de la compétition… Ça fait froid dans le dos quand on voit le niveau international et l’effort sur le cash price ! C’est à se demander si l’évènement va se pérenniser vu les faibles retours médiatiques et le peu de public touché.
Du coup, si on pousse le raisonnement plus loin, si les riders courent après un cash price, c’est tout l’éco-système évènementiel, celui qui fait la promotion du sport par les racines, qui va s’effondrer.
Quel téléski aura la force et le courage d’organiser un événement qui se retrouvera boudé par les meilleurs car non rémunérateurs pour ceux-ci ? Très peu… Les plus passionnés continueront, mais cela ne suffira pas.
L’arrivée des cash price et cette course effrénée vers ceux-là ont déjà tué les plus beaux évènements, pourtant ultra médiatiques tel que le FISE pour le wake et tant d’autres en snowboard par exemple. Le « j’y vais pas, y a rien à gagner » est devenu le discours dominant. Bon allez, on va être honnête, l’ambiance et le fun arrivent arrive encore à en attirer quelques un, mais on s’écarte une fois de plus du sport.
Bref, pour recentrer le sujet car on s’éloigne avec la passion, jamais la fédé n’a fourni le rôle que vous attendez d’elle. Elle a su profiter de l’essor du sport en tentant de l’encadrer à la façon ski nautique, et on voit le résultat… Mais pour que les riders puissent vivre du sport, c’est la sport en lui même, en le faisant vivre et grandir, qui vous rendra l’appareil. Les meilleurs riders, s’ils veulent vivre du sport, doivent participer à l’augmentation du nombre de ses pratiquants assidus. Ils sont les meilleurs ambassadeurs pour la promotion de celui-ci.
Comment ?
Création d’évènements, participation à des projets communs, création du contenu innovants pour attirer l’oeil ( certains le font déjà super bien ), participation aux évènements locaux non rémunérateurs, etc… pour, grâce à votre talent, montrer au grand public combien le sport est beau et donner à un maximum de gens l’envie d’essayer.
Et les téléskis dans tout ça ? Et bien amusez-vous à scroller quasi toutes les dernières publications sur leurs comptes instagram… Ils ne parlent que de leurs restaurants. Quel téléski à récemment créé une projet vidéo wake mettant en avant le sport ? ( On parle d’un vrai projet vidéo… ) En France ? Aucun.
On sait, c’est pas évident tout ça, mais dans un monde où chacun ne pense qu’à soi, c’est trop facile de demander aux autres de s’occuper de vous. Il va falloir revoir sa copie si vous voulez que cela change vraiment.
C’est peut-être beaucoup vous demander, car vous faites déjà énormément, mais c’est en faisant avancer le sport que tout avancera.
Pour conclure, comme dit Jean de La Fontaine: Aide-toi, le ciel t’aidera 😉