Gérants de téléskis, découvrez leurs quotidiens !
Pour beaucoup d’entre nous, avoir son propre téléski est un véritable rêve. Mais qu’en est-il réellement au bout du compte. En 20 ans, certains ont connu de vrais succès, d’autres ont mis la clé sous la porte… Des réussites, des déceptions, des moments de stress ou de joies, quel est vraiment leur quotidien ? Alors pour y répondre, nous sommes allés interroger quelques gérants de wakeparks pour découvrir leur univers…
WAMPARKS
Wampark compte à ce jour 5 Téléskis. Quel est le principal casse-tête dans la gestion d’autant de wakeparks ?
Il y a en fait ! Et parmi les principaux « casse têtes » à la gestions de plusieurs park il y a:
– Qui dit multiplication des spots, dit multiplication des problèmes : Ce sont des problèmes, que, je pense, tous les téléskis rencontrent (urbanisme, voisins, associations, pêcheurs, collectivité, administratif, techniques…) qui remontent au siège. C’est ce qui occupe le plus clair du temps actuellement. Lorsqu’un problème est géré, un autre arrive…
– Harmoniser l’offre : notre objectif est d’avoir un service qui soit le plus harmonisé sur les parks. Nous rédigeons donc, tous ensemble (direction générale, directeurs de sites, responsables de secteur) des procédures que nous appliquons par la suite. On débat longuement sur les différentes façons de faire, sur les retours d’expérience, chacun expose son avis pour que ces façons de faire soient cohérentes pour tous. L’organisation et la mise en place de cela est plus compliquée qu’il n’y parait.
Vu que les téléskis ne sont pas ouverts 12 mois par an, cela demande tout de même un travail sur 12 mois ? Ou vous pouvez vous permettre de faire de grosses coupures ?
Pour le staff opérationnel, il y a en effet une coupure, où, bien souvent, ils rejoignent une saison d’hiver. Concernant les 3 personnes de la direction générale, nous travaillons 12 mois par an sur les différents sujets cités plus haut, sur la prospection et sur la mise en place des nouveaux parks.
Tout au long de l’année, cela t’impose d’aller rendre visite à chacun des spots ? Et si oui, a quelle fréquence et « contrôle » y fais tu ?
Ce n’est pas quelque chose que je m’impose car c’est mon job et c’est plutôt plaisant de faire le tour des spots. Généralement, je suis beaucoup sur les nouveaux parks, pour les aider, les former et m’assurer que le produit correspond bien à celui que l’on souhaite. Pour faire cela, nous avons recruté un directeur technique, Pierre, qui m’aidera dans ce tour de France continu.
TSN 44 et TSN 44.2
Le TSN 44 et le TSN 44.2 sont les deux enfants du TSN CONCEPT, pour autant, y a t’il une différence dans la gestion de ceux-ci ?
Salut Raynald ! Les 2 parks TSN sont identiques dans l’approche sportive et commerciale, mais compte tenu des différences structurelles et des horaires d’ouverture de tsn44.2 Nozay, lui ouvert à l’année côté restauration, la gestion est donc forcément différente et plus complexe sur Nozay, la restauration étant un domaine d’activité qui demande beaucoup d’attention et de rigueur.
Et donc au quotidien, l’un est plus physique à travailler que l’autre ? On retrouve la même ambiance sur les 2 spots ?
Tu n’es pas sans savoir que la gestion de parks demande beaucoup de travail quotidien avec des plages horaires très larges et comme je l’ai précisé sur la question précédente le côté restauration de Nozay m’amène à être présent avant l’arrivée du staff « restauration » (14 h environ de présence physique sur site pendant la grosse saison), TSN44.2 étant également dédié aux gros séminaires de part ses infrastructures d’accueil et donc de sa capacité. TSN 44 Saint Viaud est lui en full l’été compte tenu de sa proximité littoral avec un afflux massif de touristes et vacanciers pendant la période estivale. Sinon, on essaie de garder une ambiance similaire sur les 2 parks, les forfaits saison ayant un accès illimité sur les 2 !
Vous avez eu du mal a trouver un staff qui tienne le rythme ?
La saison est courte et intense mais l’ensemble de nos équipes connaissent parfaitement les fluctuations de travail., une avant et arrière saison plus light et un gros coup de jus sur la saison estivale. Tout notre staff reste solidaire les uns envers les autres et, côté activité, nous sommes également bien entourés par nos opérateurs référents, Nawa sur Nozay et Boris sur St Viaud, qui œuvrent depuis quelques années sur les parks et qui conditionnent un accueil et une pédagogie adaptée et rythmée, eux même appuyés par des Bpjeps qui connaissent le métier. Je tiens également à féliciter Amélie qui reste un atout majeur depuis le début de l’aventure TSN dans le domaine commercial et administratif .
Bonne saison à tous !
TSJ wakepark
Quand la journée commence, c’est toujours avec le sourire qu’elle débute ?
Quand la journée commence c’est effectivement toujours avec le sourire, sauf bien sûr si il pleut des trombes d’eau ou que le câble a un souci technique!!! Ou qu’un collaborateur est absent, ou qu’une livraison ne nous a pas été faite…
De nombreux stress font partie intégrante de ce métier, mais heureusement c’est plutôt rare et le sourire est toujours de mise!!
Quand la saison s’achève, il y a comme une boule au ventre ? Ou alors, vous avez juste envie d’enfin profiter vous aussi et partir en vacances au soleil ?
Quand la saison s’achève, il y a réellement une boule au ventre, un changement radical du rythme de vie, la fatigue cumulée de la saison s’abat d’un coup sur nous, le contact avec les clients nous manque, les « au revoir » avec les habitués et l’équipe du staff sont difficiles. Puis vient la période salvatrice du repos et enfin d’une nouvelle énergie pour voyager, découvrir de nouveaux wakeparks, se ressourcer avant de recommencer à organiser une nouvelle saison !
TNG
Quand on voit les coûts de gestion d’une telle structure, le stress d’un bilan annuel positif se ressent au quotidien, où vous commencer à paniquer vraiment plus tard dans la saison ?
Personnellement je stress avant la saison car j’espère toujours avoir fait les bons choix la saison d’avant, de ne pas me tromper en terme de recrutement (bon nombre de personnes, caractère, etc…), que tout soit prêt à temps pour ouvrir.
Un fois que la saison est lancée, je bascule sur l’année suivante pour essayer d’anticiper au mieux. Pendant la saison, je suis un adepte des tableaux de bord et cela m’aide à rester serein et à avoir une vision sur la saison et pas uniquement sur la journée ou la semaine en cours.
Et une fois la saison terminée, je recommence à être sous pression mais pour la saison suivante.
Avoir un restaurant qui fait autant de couverts par jour, c’est plus une source de stress que de revenus supplémentaires ?
Non c’est vraiment quelque chose que j’apprécie et j’aime que nous offrions de bons moments aux gens, comme pour le téléski.
De plus, je suis bien accompagné par mon chef de cuisine, Victor, qui est un vrai passionné et qui m’aide à faire du restaurant un endroit de partages et de plaisirs. Donc en résumé, le restaurant nous permet de développer un autre secteur de notre métier axé sur le loisir et la détente.
Il arrive parfois de ne pas comprendre une affluence soudaine, ou bien avec l’habitude, tout s’anticipe ?
Nous arrivons à savoir a peu près quand il vas y avoir du monde en fonction de la météo et des dates (ex : jours fériés). Mais, pour être honnête, il est impossible d’en faire un science exacte et nous nous faisons encore régulièrement surprendre par des fréquentations folles ou par l’absence de clients certains jours. Que celui qui a trouvé un moyen (autre que la boule de cristal) pour prévoir de façon certaine les flux me tienne informé, je suis preneur !
BRAM
Aux commandes du téléski, vous êtes responsable d’un tas de choses. Sécurité des pratiquants, gestion du téléski pour éviter la casse, etc… Sur quel aspect vous ne pouvez pas relâcher la pression ?
Houla, quelle pression! Bien sûr c’est la sécurité avant tout ! Et la sécurité ça passe par l’entretien du téléski, celui des modules et des infrastructures bien sûr. Mais il ne faut pas oublier non plus le briefing de sécurité que l’on répète avant la pratique de chaque rider.
Tu as beaucoup rider avant d’avoir ton téléski… Tu dirais que c’est plus épuisant une journée de ride, ou une journée de taf ?
Donc quand on passe de rider à gérant, on comprend des choses qu’on avait pas compris avant ? Hehehe.
SOUTH WAKE PARK
Quand une journée s’achève, c’est une forme de délivrance journalière. Ou alors, on peut vraiment parler ici de métier passion ?
Nos journées sont pour nous une suite de bon moments. On a pour habitude de se retrouver au « sunset », de prendre le temps de discuter, de prendre un verre entre potes. C’est quand même un vrai lieu de vie.
On est pas en mode « cassez vous, on ferme boutique ». On est plus en mode, « le matin ça pique du a des discutions trop tardives » , si tu vois ce que je veux dire…
Vous avez créé ce spot de toute pièce. Avez vous un regret dans son élaboration ?
On a effectivement créé entièrement le SOUTH. Nous avions fait des choix qui étaient en l’occurrence très bons. Je veux parler des modules qui ont permis de nous faire une super réputation et des vidéos dingues. Mais le « home made » vieillit très mal est n’est pas très « secure » à moyen terme.
Donc fort de cette expérience nous sommes passés à 90% Full HDPE de chez UNIT.
Mais je le redis, notre premier choix était quand même incroyable, pour ceux qui sont venus les premières années, ça reste de supers souvenirs.
A refaire, vous referiez tout pareil ?
Nous sommes partis sur une configuration basée sur un certain nombre de clients, et aujourd’hui nous devons sur les mois de fermeture reconfigurer les parties restaurations, chill, plage, pour optimiser la qualité de notre service et accueillir nos clients dans de très bonnes conditions.
Donc oui, nous ferions pareil, car à bien y réfléchir, on a pas fait de grosses erreurs. Je crois que la force a été de faire par nous même la création du site et pendant les travaux nous optimisions en temps réel.
WAKEPARK SAUJON
On ne se rend pas toujours compte de ça, mais un wakepark, ça demande une maintenance régulière au niveau du placement des modules… Faut il constamment les re-positionner ?
L’essentiel du travail se fait en mars quand nous nous mettons à l’eau pour mettre en place le set up de l’année. La tâche est un peu ingrate car l’eau est vraiment froide à cette époque-ci, il faut aussi déplacer les ancrages envasés et passer les modules au Karcher (mouettes oblige)? Bref, ça nous prend pas mal de temps. Le reste de la saison il faut parfois aller re-régler les modules quand le niveau d’eau a baissé ou si une corde s’est cassée mais c’est plus ponctuel. Dans tous les cas ça nous donne une bonne occasion de rider !
J’imagine que tout n’est pas rose tous les jours.. Quelle fût votre pire journée ? Cette journée ou tous les problèmes vous tombent dessus…
Comme disait JC : » Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ». La pire journée ça doit ressembler à un enchaînement : quelqu’un se blesse, panne machine, contrôle des fraudes…et comme par hasard tu t’es couché très tard la veille !
Tout au long de l’année, avec votre staff, vous faites des mises à jour régulières, sous forme de réunions d’entreprise ? Ou ça se gère sur le moment ?
Durant la saison, on communique avec notre équipe de manière informelle, le moment venu, en fonction des tâches à effectuer. Ensuite, ils enchaînent tous sur une saison d’hiver à la montagne alors tout le monde décroche ! On gère donc les dossiers de fond entre associés…
TOTEM WAKE PARK
Comment choisit on un staff pour sa saison ? A l’affectif ? Au CV ? Un mélange de tout ça ?
Un mélange de tout ça, bien sûr, en accordant d’abord de l’importance au CV qui traduit l’expérience acquise, la motivation et l’éventuel esprit d’équipe, puis au « feeling », en particulier après un entretien ou parmi des candidats déjà connus. Et tout cela dans l’espoir de faire le meilleur choix en pariant sur le positif !
Est ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui, vous pouvez vous reposer sur vos acquis, ou pas du tout, il faut sans cesse se renouveler, investir ou trouver de nouvelles idées ?
Il est impensable de se reposer sur ses acquis. Il est primordial de se renouveler chaque année : Un nouveau set up, un nouvel aménagement du site, une nouvelle déco, des nouveautés dans les offres (soirées, formules du snack,…).
En cas de difficulté d’investissement, une simple réorganisation des modules sur le plan d’eau peut correspondre à une nouveauté qui sera surtout appréciée par les abonnés à la saison.
Quand la journée est terminée et qu’il faut aller dormir, le TK et ses tracas du quotidien sont toujours dans la tête ?
Cela est inévitable. Comment ne pas se soucier des réglages à prévoir le lendemain sur le câble, de la météo qui sera plus ou moins favorable, d’une commande urgente pour du matériel d’entretien, d’un éventuel souci de santé direct ou affectant un membre du personnel, d’une simple conduite bouchée, etc …..? La liste serait très longue !
En fait, ce sont les risques du boulot, comme dans toute entreprise pour un patron responsable. Au surplus, ce n’est pas que dans la tête car les tracas d’un fonctionnement responsable nécessitent souvent quelques opérations après la fermeture ( factures à régler, mails divers, ….)
VERBERIE – TNV
Reprendre un téléski et en assurer la reprise, ça a été un sacrés combat pour convaincre les banques ?
Oh que oui ! C’est une épreuve particulièrement stressante surtout quand on crée une boite pour la première fois et qu’on a jamais eu à faire une demande de crédit professionnel ! On était persuadé d’avoir un dossier en béton mais nous n’avons essuyé que des refus, à tel point qu’aucune banque ne nous a suivi. Mais heureusement, nous avons trouvé un particulier prêt à nous aider et à jouer le rôle de la banque pour nous, ce qui nous a permis de concrétiser notre rêve. Aujourd’hui après 2 ans et demi d’exploitation et des résultats corrects notre banque a accepté de racheter notre crédit…
Vous étiez sûrs de votre projet ? Ou flottait tout un tas d’incertitudes ?
Ce dont on était sur c’est qu’on voulait avoir notre téléski et on a tout lâché pour ça. Florian avait quitté son taf dans lequel il était depuis 14 ans pour passer son BPJEPS et moi j’ai profité d’un plan social dans mon entreprise (après 16 ans) pour me mettre à fond dans le projet. On était sur-motivés mais chaque fois qu’on rencontrait quelqu’un du secteur on nous faisait comprendre qu’entre les autorisations des communes et les sites protégés type Natura 2000 il était très compliqué de s’installer… Et puis pour y arriver il faut faire un peu de politique avec les communes et ça, franchement, c’est pas notre truc ! Alors oui il y a eu pleins d’incertitudes, on avait tout quitté et on commençait à se demander si on avait bien fait jusqu’à ce qu’on nous propose de racheter le site de Verberie qui était déjà installé et avait sa clientèle. Donc ça rassure et puis le combat avec les banques te rabaisse le moral. Bref, ce n’est que des hauts et des bas jusqu’à ce que tout soit signé.
Et du coup, tout correspond à ce que vous imaginiez ?
Oui c’est le kiff ! Alors évidemment comme dans toute boite, tout n’est pas rose et contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, avoir un téléski ce n’est pas la poule aux œufs d’or. Mais on vit de ce qu’on aime et c’est bien c’est le principal pour le moment. Petit à petit on essaye d’améliorer le TK. Ça passe par les locaux, les modules, le matos et la convivialité. Je pense qu’on est déjà arrivé à un bon résultat mais on espère encore surprendre nos clients dans l’avenir !
POULE WAKE PARK
On sait que les rendements d’un 2.0 ne sont pas les mêmes qu’un téléski Full Size. Pour autant, il semble que vous teniez le coup et réussissez chaque année à ravir vos riders avec des nouveautés. C’est quoi votre secret ?
Merci pour ce retour super positif. Alors le secret, je vais vous le révéler : On est très bien entourés par les jeunes du coin qui sont pour la plupart des amis d’enfance. Ils ont créé une asso (le Poule Crew) qui se bouge pour organiser des events et pour développer le park. On aime vraiment ce qu’on fait et on a beaucoup de chance que les locaux soient aussi réceptifs et reprennent le flambeau. C’est magique !
D’ailleurs, en parlant de rentabilité, vous conseilleriez votre activité à n’importe qui ?
Je ne crois pas que tout le monde soit fait pour ça. Il faut une bonne dose de passion et de détermination. C’est loin d’être facile. Par contre, le bureau est vraiment sympa ! Ce serait impensable pour nous de reprendre un emploi « classique ».
Et vous troqueriez votre 2.0 contre un Full Size ?
C’est marrant car au départ le Poule Wake Park était un projet full size… mais finalement c’est tellement bon de travailler sur un 2.0 ! On a créé des liens uniques avec nos pratiquants en quatre ans d’activité. On aimerait bien mettre un deuxième bi-poulie sur le spot oui, mais le full size n’est pas à l’ordre du jour…
ATLANTIC WAKE PARK
Un Aquapark de dingue, un tk full size, un double-poulie, des cours de foil… J’imagine qu’au niveau du staff, ça doit être une sacrés armée !? Combien êtes vous au total ?
Nous sommes 22 en pleine saison. L’encadrement et la sécurité sont notre priorité.
On essai aussi de satisfaire l’ensemble de la famille et de répondre aux nouvelles pratiques en proposant depuis l’année dernière le babyski des 2 ans et demi et des cours de foil sur bipoulies pour initier les futurs « surf foilers ». 10 sessions de gagner en terme d’apprentissage !
Et au quotidien, c’est une gestion assez facile tout ce staff ? Ou le « turn over » est important ?
La gestion se fait très bien, on recrute que les meilleurs! 😜 Non sérieusement, on a dû apprendre à déléguer et à responsabiliser des personnes par pôle, à qui nous faisons entièrement confiance.
Ils participent avec nous aux recrutements et ça se passe super bien. Je ne sais pas si c’est grâce à cette organisation mais chaque année nous fidélisons 90% de nos saisonniers, ce qui est super appréciable en tant que gérant mais également pour les clients qui reconnaissent les membres du staff d’une année sur l’autre…
Je pense que le cadre de vie d’Atlantic Wakepark joue aussi un rôle important: spots de surf et de kite de renommés, et maintenant le deuxième plus grand skatepark de France à 2min…
Donc vous arrivez à garder une belle ambiance de travail ?
Oui l’ambiance est toujours sympas, on est vraiment à l’écoute de nos saisonniers et on fait notre maximum pour qu’ils se sentent bien. Quand on voit le staff se faire des cordes sur leur temps de pause, on est super content pour eux.
PLÉSSÉ WAKE PARK
Quand on passe du poste de pilotage, au pro shop, en passant par le service en restauration… on finit la journée sur les rotules, ou on s’habitue plutôt bien à ce rythme ?
C’est justement là tout l’enjeu de ce genre d’activité, c’est de savoir créer la dynamique avec des journées intenses et à forte influence. Il faut effectivement savoir gérer ce rythme particulier pour pouvoir assurer toute la saison et maintenir un niveau de prestations au TOP !
Donc honnêtement la fatigue se fait ressentir en fin de saison mais nous sommes préparés à ce rythme et nous faisons en sorte de le gérer de mieux en mieux chaque année notamment via une équipe de confiance.
Pour toi, quelle est la tache la plus « relou » dans une journée ?
Chaque tâche est essentielle à l’activité mais nous avons toujours des petites préférences.
Je dois avouer que faire la mise en place du site tous les matins et ranger tous les soirs (notre base est implantée sur un étang accessible au tout public) n’est pas toujours une partie de plaisir, mais en musique c’est toujours plus agréable !
Tu penses que c’est un métier qui demande une certaine jeunesse physique et / ou d’esprit ?
Il faut simplement avoir à l’esprit que c’est un investissement à 2000% qui demande énormément de temps et d’énergie mais finalement comme n’importe quelle entreprise. Il faut avoir l’état d’esprit qui correspond à l’entreprenariat et à la gestion d’entreprise mais ce n’est en aucun cas une question d’âge. Comme je le disais, le rythme est physique et intense, la seule limite de l’âge pourrait donc être à ce niveau-là.
BAUDREIX WAKEPARK – LES ÔKIRI
Entre le camping, le TK, le Water Jump… Tu es plus souvent dans un bureau devant des papiers et ton ordi à gérer des dossiers, ou devant le lac à le contempler ?
Il y a aussi le restaurant, la plage, les chalets… Alors oui, le passage bureau est obligatoire… Mais je contemple le spot tous les matins au café. Et beau temps ou tempête, je me régale de cette vue tous les jours autant !
Du coup, tes journées sont devenus plus « paperasses » ou tu as le temps d’être un max sur le « terrain » ?
Alors effectivement, la paperasse avec un tel spot c’est indéniable, étant plus une personne d’extérieur, je remercie Any la présidente de la société de m’aider en me déchargeant de beaucoup de cette paperasse, mais comme dit juste avant, à « mendonné » j’ai pas le choix, alors j’essaie de garder cette « paperasse » pour les jours de mauvais temps…
J’imagine que la place de l’humain est très importante dans la constitution du staff. Comment tu gères ça ? Tu penses être plus cool qu’un boss d’entreprise « normal » du fait que nous sommes dans un univers « glisse » ? Ou pas du tout, le taf, c’est le taf ?
Bien sûr l’humain est très important, nous ne sommes pas des machines ! haha. J’ai beaucoup à apprendre mais j’ai aussi beaucoup appris de mes erreurs. L’âge et l’expérience m’ont montré que gérer une équipe de cette ampleur en étant que cool parce que c’est de « la glisse » et bien ça ne fonctionne pas du tout, il faut forcément trouver un juste milieu. Je me donne à 100% sur l’ensemble du domaine, qui est assez grand, la qualité relationnelle tant vers mes collaborateurs et la clientèle est ma priorité.
NATURAL WAKE PARK
La maintenance d’un téléski au quotidien, ça ressemble à quoi ?
L’entretient de sa machine est indispensable pour faire une saison sans trop de galères de dernières minutes (quand ton ponton est blindé). Il faut pour cela, comme tous le savent, monter régulièrement aux pylônes, régler, graisser, changer une pièce usée avant qu’elle n’est une incidence sur une autre pièce, raccourcir ton câble quand c’est nécessaire… mais aussi, connaitre parfaitement ta machine tant visuellement qu’au niveau sonore, ce qui te permet de détecter rapidement si il y a quelque chose d’anormal et de pouvoir mieux anticiper…
Pour toi, à quoi ressemble l’employé modèle ?
Tout simplement quelqu’un d’avenant, qui s’adapte à tous les publics, sympa et pédagogue, mais aussi, qui puisse être polyvalent en participant à toutes les taches qu’on peut avoir sur un TK… Si il parle Anglais, qu’il est bricoleur et qui sait prendre des (bonnes) initiatives, c’est le top !
Parfois, tu te dis que tu t’es créé ton job de rêve ?
Oui souvent !! Dans les bons moments c’est vraiment le job de rêve!! Mais n’oublions pas non plus, que gérer un TK ce n’est malheureusement pas que la partie en board short, claquette sur un ponton… il y a aussi les autres tâches (comme dans toutes entreprises) qui font parfois, un peu moins rêver… Mais globalement, c’est super cool de pouvoir vivre de ce qu’on a créé et d’arriver à le faire évoluer, dans un environnement plutôt sympa !
TN 28 – FONTAINE SIMON
Est-ce que tu as créé ce spot à l’image du wakepark dont tu aurais rêvé être le client ?
Lorsque nous avons lancé le TN28, nous avions 15 ans de roadtrip en France et à l’étranger au compteur et également 15 ans de ride en région parisienne avec tout ce que cela implique (téléskis bondés, bouchons pour se déplacer et j’en passe… ) Nous (ma femme et notre associé Nicolas Desfarge) avons voulu créer un téléski à dimension humaine et familiale.
Nous avons développé les créneaux enfants et débutants dès l’ouverture du téléski. Pour nous c’est un choix de vie, un métier passion. En conclusion nous avons réussi à créer le téléski que nous imaginions, pour son état d’esprit et son ambiance.
Il y a des jours où tu as envie de claquer la porte et partir loin ?
Comme tout le monde et dans chaque métiers il y a des hauts et des bas. En début de projet il faut avoir les nerfs solides, garder la tête froide. Il est vital d’avoir un entourage, une famille qui vous soutienne, il faut être un couteau suisse.
C’est un choix et un mode de vie. Personnellement, ce qui me manque parfois, ce sont les vacances d’été en famille, mais on se rattrape l’hiver.
Quand le soir arrive, que le ciel revête ses plus belles couleurs, tu as envie de sortir le BBQ et d’en profiter avec des potes et clients ? Ou ta seule envie, c’est de rentrer chez toi ?
On sort le BBQ, on remet le son, on allume le téléski avec les potes, les clients, ce sont les moments les plus sympas de la saison où l’on peut partager à fond notre passion, rider jusqu’à la nuit, sortir tout ce qui flotte pour se marrer, on ressort toutes les conneries qu’on connait, et en 20 ans on en connait un rayon… A l’ancienne quoi !!
WAKE PARADISE
Quand on monte un téléski, j’imagine qu’on pense à tout… Pourtant, il est évident que cette aventure réserve quelques mauvaises surprises. Quelle à été la plus grosse pour vous ?
En effet quand on monte un téléski, on doit penser à tous les « à côté » que cela comporte. En ce qui me concerne, j’ai acheté le terrain de 8 hectares sur lequel se trouve le lac. Je te laisse imaginer le surcoût que cela a engendré quand j’ai du viabiliser le terrain et tout entretenir pour accueillir les clients. Heureusement aujourd’hui Wake Paradise fonctionne bien et tout ça est quasiment amorti. Un autre mauvaise surprise que j’ai rencontré, c’est quand Rixen m’a livré le téléski, en faisant tourner le câble, on s ‘est aperçu qu’une erreur d’ingénierie nous obligeait à démonter les câbles de circulation car le pylône N°1 devait être déplacé de quelques mètres !!!! On a du décaler l’ouverture d’1 mois !!!
Une journée « type », s’il en existe, elle ressemble à quoi ?
La journée type à Wake Paradise c’est: 9h je fais le plein de course chez Metro pour le resto, 10h mécanique du téléski par Marie, la responsable tk, 10h30 les premiers centres aérés arrivent. 11H30 le cuisinier arrive et midi le resto ouvre et le grand public arrivent. Toute l’équipe est à fond pour le bien-être de notre clientèle, je fais tout l’administratif et vient en renfort au resto et accueil quand il le faut. 21h fermeture au public du téléski et la « rasta session » des opérateurs démarre et les clients s’installent dans les transats avec l’apéro et regardent les opérateurs se lâcher sur l’eau. 22H le resto ferme et l’équipe se retrouve autour d’un verre pour faire le point sur la journée, etc…
Vous avez beaucoup bossé cet hiver sur les « à côtés » du spot en y plantant des palmiers. Pour toi, qu’est ce que cela apporte au wakepark ?
Cet hiver j’ai effectivement mis l’accent sur la déco extérieure avec des grands palmiers et d’autre travaux. C’est très important pour moi car comme nous sommes à 10mn du centre ville du Mans, il est important que quand nos clients citadins arrivent même pour déjeuner le midi ou en after work le soir, ils aient l’impression d’arriver en vacances dans un esprit bord de mer de manière à ce qu’ils déconnectent avec le travail et qu’ils se détendent vraiment. Nous avons multiplié notre clientèle restauration par 5 grâce à notre terrasse au bord de l’eau et notre déco exotique. Les clients me disent souvent qu’il se sentent d’avantage à la plage qu’en Sarthe quand ils viennent et que c’est ce qui leur donne envie de revenir.
IZON WAKEPARK
On parle parfois de job à multiple casquettes… Quand on gère un câble, combien en faut il ?
Chez nous il faut savoir tout faire et c’est d’ailleurs très intéressant…. de la mécanique à la restauration, de la construction de modules à la gestion de l’entreprise, ce métier est tout aussi fatigant que fascinant. La réalité est que nous avançons au gré de nos rencontres sur le site… Il y a toujours un client, un pote, ou la famille qui donne la patte, qui transmet son savoir et son expérience et ça c’est le kiffe! J’en profite d’ailleurs pour remercier toutes ces personnes qui nous donnent un peu de leur temps.
Ce bruit permanent de poulie, ces coachs qui hurlent leurs conseils aux clients…. Ça rend pas fou à la longue ?
Fou non, sourd un peu oui mais si je n’entends rien en arrivant sur le spot c’est que, soit nous sommes fermés soit c’est anormal et je m’inquiète ! Et oui, notre marque de fabrique c’est le coaching et la bonne ambiance et ce, chaque jour de la saison…
Vous avez l’un des plus beaux pool gap de France. Même si j’imagine que vous êtes bien couvert niveau assurance, c’est pas un peu flippant en terme de gérant et de responsabilités de voir ces riders risquer une blessure grave sur un gap du genre par exemple ?
Pas besoin d’avoir un pool gap pour se faire quelques frayeurs…Quand tu vois ces jeunes riders envoyer des têtes en bas sur un module et reposer sur un rail, tu te dis que le wakeboard a pris un niveau de dingue… En ce qui concerne le pool gap, nous envoyons des rideuses et rideurs qui ont le niveau requis et ont droit à un coaching progressif. Pour être honnête, quand tu es au départ, tu ne fais pas le malin, tu es à l’écoute du coach et tu domptes la bête gentiment sans te prendre pour le champion du monde… Quand la corde se tend au départ, l’humilité te revient très vite. Pour moi les risques sont mieux maîtrisés sur le pool gap que sur une ligne où le pratiquant se sent en sécurité et tente n’importe quoi sans prévenir le coach.
URBAN WAKEPARK
En pleine saison, à quelle heure ça commence une journée pour vous ?
Sur la période estivale, nous ouvrons tous les jours à 10h. La personne mettant en place le park arrive généralement 1/2 h avant pour sortir les équipements nécessaires au démarrage (matériel wake, initialisation des lignes, chaises et petits coussins sur les fauteuils, poubelles, etc.). Je m’occupe très souvent de cette partie pour ne pas alourdir encore plus les plannings des opérateurs qui est très dense sur l’été. Donc si on a en plus quelques courses (pour la partie restauration) à faire avant, je démarre en général vers les 9h (j’ai la grande chance d’avoir un park en pleine ville, les commerces sont à 5 min, ça va vite)!
Et ça finit à quelle heure ?
On ne sait jamais quand ça fini 😉 En général, quand il n’y a pas de soirée, ça ride jusque vers 21h. Le temps de discuter un peu avec les derniers riders et de tout ranger, on décolle en général du park vers les 22h (sans avoir manger…) Quand il y a les soirées (musique, restauration et ride jusque vers 22h30 les mercredis et samedis) c’est plutôt 23h30, mais ça passe super vite généralement.
On ne se rend pas vraiment compte de tout l’administratif qui se cache derrière la gestion d’un TK. C’est quelque chose qui occupe bcp de temps dans une journée ?
Oui il y a beaucoup de choses à faire! Les commandes et les factures des fournisseurs, les devis, l’organisation des travaux (il y en a toujours), des évènements, la compta, la gestion des ressources humaines, les plannings… on n’a pas vraiment de temps pour nous quand la saison commence. Et à partir de juillet, quand tu n’as plus d’autre choix que de faire la paperasse et la gestion entre 23h et 7h30, tu allèges au max! Personnellement, l’été, je ne fais que la compta journalière et les devis au jour le jour. Le reste j’attend septembre où on a enfin un jour de fermeture par semaine…
LA SOURCE WAKEPARK
Vous arrivez à vous imposer un rythme de travail avec des horaires fixes et des missions concrètes, ou c’est plutôt chaque journée qui rythme votre emploi du temps ?
Nous planifions bien-sûr notre charge de travail, c’est indispensable pour piloter et maîtriser l’activité. Le rythme et les missions varient, nous séquençons notre année en trois périodes, l’hiver, la basse saison et la haute saison.
La période hivernale débute par la préparation du site à passer trois mois sans activité, cette étape est cruciale car de cela dépend la facilité de remise en route à la sortie de l’hiver. L’hivernage du téléski est la priorité, nous y passons environ une semaine, il faudra compter de la même façon une semaine pour la remise en route. Puis le reste de l’hiver est dédié aux travaux d’améliorations et de développement car cela a toujours été notre leitmotiv de proposer chaque année de nouveaux services à nos clients. Nous nous référons quotidiennement à notre planning de développement écrit au cours de l’année précédente et dans lequel chaque tâche est consignée avec son responsable.
La basse saison est consacrée à la fois à l’exploitation puisque nous accueillons du public, à l’achèvement des travaux engagés en hiver et à la préparation de la haute saison. Nous continuons au cours de cette période à nous référer à notre planning de développement jusqu’à son achèvement.
Enfin la haute saison est uniquement dédiée à l’exploitation et à l’accueil de nos visiteurs. A cet instant nous sommes en flux tendu et la difficulté est de gérer l’imprévu mais si nous y sommes bien préparé en amont, il n’a pas lieu d’exister. La seule composante que nous ne maîtrisons pas est la météo, facteur déterminant de notre métier.
Pour gérer un téléski, il faut un mélange de quels compétences ?
La gestion d’un téléski et plus largement d’une base de loisirs telle que la Source demande des compétences trans-disciplinaires comme dans tout poste de gestion d’entreprise car c’est une entreprise comme les autres bien qu’elle soit synonyme de loisirs pour ses clients. Il faut savoir faire un peu de tout pour savoir ce que l’on peut attendre de son équipe et la soutenir autant qu’elle vous soutient car seul c’est mission impossible.
ET-t donc pour gérer une base de la taille de La Source Wakepark, il faut un staff de combien de personnes ?
En haute-saison, l’équipe se compose de 9 personnes à plein temps.
WEST WAKE PARK
Franchement, c’est pas sur tous les téléskis qu’on mange aussi bien que chez vous… Vous avez un oeil dessus ? C’était une réelle volonté que d’avoir une restauration de qualité, ou juste un coup de bol d’être tombé sur un chef au top ?
Salut Raynald, merci pour ce retour, ça va faire plaisir à Pop’s et sa brigade et nous donner encore plus de motivation pour cette nouvelle saison qui démarre !! Pour répondre à ta question, la « restauration » a toujours fait partie de nos priorités lorsque nous avons monté le TK avec Franck, Fabrice et Michael aka Pop’s. Nous souhaitions proposer un lieu de vie où les riders et rideuses, les ami(e)s et les familles puissent se retrouver dans un lieu convivial autour du wake. Et puis petit à petit de plus en plus de non pratiquants sont venus profiter des pizzas, des burgers maison et de l’ambiance avec notre programmation musicale. Et pour tout avouer, quand on mange 7 à 8 mois par an, midi et soir au park, on a intérêt à bien manger si on veut pouvoir survivre à la saison !
Allez, la question « minute sans tabou »… On peut devenir riche avec un téléski ?
Mais carrément, on vient de passer le cap des 50 millions d’euros de CA cette année. Ce qui nous permet de lancer notre compagnie de jets privés et d’hélicos dédiée aux rideurs. Notre stratégie est simple : des jets pour l’Europe / International et des hélicos pour se déplacer rapidement et quand on veut sur tous les parks français.
En 2021, nous allons également racheter la totalité des actions de UNIT et SHAPE OBSTACLE pour s’assurer que nous serons les seuls au monde à proposer des modules signés Marie Rougier, Jules Charraud, Loic Deschaux ou Wesley Mark Jacobsen !
Plus sérieusement, au-delà de pouvoir vivre de notre passion, la vraie richesse d’un téléski, c’est de pouvoir faire de belles rencontres au quotidien, de voir grandir, progresser nos riders et rideuses et surtout de faire un travail où on n’est pas enfermés dans un bureau coincé à côté du périphérique .
Vous avez déjà eu de mauvaises expériences avec des clients ? Genre un EVG qui tourne mal, ou autres… hehe…
On a dû gérer peut-être une ou deux situations avec des EVG où les garçons avaient déjà fait un peu trop la fête avant d’arriver… Mais avec la bonne pédagogie, on arrive à faire passer nos messages pour garantir leur sécurité et celle des autres pratiquants. Nous n’hésitons pas à refuser l’accès aux activités et à rembourser nos clients si nous estimons que le comportement n’est pas adapté.
Mais tout ça reste très exceptionnel, on retient surtout les anecdotes des premières fois avec les combinaisons et les casques à l’envers, les questions pour savoir si on peut pratiquer le wake et le téléski sur la même session, si le bateau vient récupérer les pratiquants à chaque chute…
Je vous laisse, je retourne préparer le park avec les copains. Bonne saison à toutes et tous. Kenavo !
EXO WAKEPARKS
EXO est la plus grand groupe de téléskis en France et même cocorico, au monde ! Vous avez une gestion globale de tous les TK en vous en remettant à la responsabilité de chaque directeur de base pour le gestion journalière ? Ou est-ce que l’on peut parler de réel besoin de gérer au cas par cas régulièrement ? En d’autres termes, est ce que tout roule une fois que la saison est lancée, puis vous faites le bilan en fin d’année ?
Ahahah ! ça voudrait dire que je ne travaille qu’en début et fin de saison, le rêve. Non bien sûr ça ne marche pas comme ça. Déjà la préparation de saison se fait bien en amont et occupe une bonne partie de l’hiver : mise en place des budgets, investissements, achats, recrutement…
Une fois la saison lancée, le boulot continue. Il y a toujours des aléas : panne technique… C’est une relation quasi quotidienne au téléphone avec les chefs de base. Et je vais sur chaque site 3 à 4 fois par an.
Effectivement le chef d’un site Exo a pas mal d’autonomie (et de responsabilité, ça va avec). Il y a un cadre qui est défini par le groupe grâce à différents outils, ce qui permet de proposer une prestation de qualité uniforme mais tout en prenant en compte les spécificités de chaque site. En effet, chaque base est différentes, propose des activités variées.
Il vous arrive parfois d’envier les directeurs de bases et d’avoir envie d’être sur le terrain vous aussi ?
Mon job est différent et il me plait. Je prends plaisir à aller sur les sites et à lancer de nouveaux projets. En 2019, lorsque nous avons installé la vague à surf, j’ai passé beaucoup de temps à EXO 38, tant au niveau de l’installation technique que de l’exploitation. C’était vraiment intéressant, d’autant plus quand on travaille avec une équipe passionnée. Et puis ça ma permit de pas mal progresser en surf 😉
On s’imagine que s’occuper d’une tel nombre de téléskis implique tout de même une sacrés pression. Je me trompe ? Y en a t’il une ?
Bien sûr qu’il y a de la pression. Le job est totalement multitâche et c’est ça qui en fait l’intérêt. On a toujours en tête la crainte de la panne technique qui arrêterait l’activité. Même si on fait beaucoup d’entretien et de prévention, avec 12 téléskis on multiplie mathématiquement les risques. Et puis il y a aussi la pression économique.