Pour vivre du sport, le ridicule ne tue plus.
Parce que regarder du wake, c’est bien, mais en parler, ça l’est aussi, dans notre nouvelle ligne éditoriale, nous avons décidé d’aborder des sujets parfois sensibles, parfois drôles, mais toujours dans le sens de la réflexion autour de l’univers du wake et des sports extrêmes en général. Évidemment, vous aurez toujours un droit de réponse et nous serons heureux d’élever le débat ! Idem si vous avez des idées de sujets !
Alors lançons les hostilités et plongeons dans cette nouvelle ambiance avec ce titre qui ne fait pas dans la dentelle:
« Pour vivre du sport, le ridicule ne tue plus« .
Bon ok, le titre est un peu fort, mais au nom du sport, de l’éthique et de la performance, l’heure est grave. Avant, quand un jeune rider souhaitait vivre du sport, il prenait pour exemple ses pères, ses héros… Création de vidéos hors norme, collaboration dans des projets sortant du lot, sessions dans des spots insolites, dépassement de soi via des tricks « World First »… il écrivait même des livres ! C’était leur seul et unique moyen de se faire connaitre et vivre ainsi de leur performances .
Les sponsors voyaient en eux un exemple à suivre et des personnes charismatiques, ce qui justifiait un suivit et surtout une aide financière.
Aujourd’hui, avec des budgets sponsoring qui se sont malheureusement effondrés, il semblerait que l’exemple à suivre pour les riders qui veulent vivre du sport, soit devenu les influenceurs type « Les Marseillais à Dubaï » ou même les « Nabila »…
Et oui, il faut désormais trouver le moyen de s’autofinancer si on veut vivre de son sport. Et les réseaux sociaux sont devenus LE moyen, c’est incontournable.
De ce fait, depuis quelques temps, une course aux followers est engagée, car si on veut vivre du sport, il faut toucher un maximum de monde. Et malheureusement, ce sont ces chiffres qui feront la valeur du rider aux yeux des marques et annonceurs « Hors Captif ».
Le danger est là, mais aussi et surtout, ses dérives…
La question à se poser, c’est jusqu’où peut on donner son image à une marque afin de vivre de son sport ? A cette question, les faits montrent que beaucoup sont prêts à tout.
Armés de leurs milliers de followers, certains de ces nouveaux talents proposent alors des codes promo pour acheter des slips, du CBD déguisé en « huiles essentielles » ou même des conseils « petit déjeuner »…
Mais on va où sérieux ? On comprend ce nouveau mode de monétisation, mais par pitié, pas à n’importe quel prix !
Pensez-vous qu’à ce rythme nous aurons à nouveau des Parks Bonifay ? Des Daniel Grant ? Des Raph Derome ? Des riders qui se sont forgés un nom par leur unique talent et charisme, sans passer par la case « course aux followers » et VRP sur Instagram.
Alors oui, côté sport, le niveau ne cesse d’augmenter. Mais si pour vous le wakeboard n’est que performances, et non un sport d’image, d’éthique et de charisme, alors vous n’adhérerez pas à cet article… Ce qui est tout à fait louable 😉
Donc certes, la course aux followers et la vente de produits via ses réseaux va permettre à certains de vivoter du sport, mais celui-ci risque de s’oublier là dedans. Pour en vivre, certains seront prêt à tout. Et plus le nombre de followers sera important, plus des marques éloignées de notre univers viendront brouiller l’ADN du sport. Il est là le danger.
Demain, McDo ou Burger King proposent un billet pour en faire la promotion, nombreux diront oui: La mal bouffe au service du sportif. On en est là… Vous trouvez que ça sonne bien ? Pas nous.
Pour preuves, les pires boissons pour la santé ont déjà réussi à faire dire à des sportifs qu’ils progressent grâce à elles… Tous rêvent d’en être les ambassadeurs ! Pour quelles raisons autre que personnel, aucune. L’intérêt commun et le bien être alloué au sport disparaissent au profit de l’argent.
Actuellement, le Graal pour un rider est même de faire la promotion du CBD ! Vous croyez vraiment que les marques de CBD font leurs bénéfices en vendant des huiles essentielles ? Arrêtez deux minutes… Depuis quand les riders sont la cible marketing de marques de crèmes anti-courbatures ?! Et surtout, depuis quand ils en mettent !? Les marques de CBD ont juste trouvé le moyen de nous faire fumer. Et les riders, eux, pour un billet ou deux, se chargent d’en faire la promotion… Depuis 1993, au nom de la santé et de l’éthique du sport, l’industrie du tabac a été banni du marketing sportif. Et là, pour le profit et l’argent, le revoilà déguisé en produit de bien être ! La blague…
Bon ok, on y va un peu fort sur cet article, mais ça fait du bien de réveiller les consciences et évidemment les avis seront tranchés. Nous ne jugeons personne dans le choix de ses partenaires, mais il est important d’avoir une réflexion à long terme sur ces mêmes choix. Ça ferait vraiment mal au coeur de voir les riders les plus doués sombrer dans ce vice du « prêt à tout ».
Pour vivre du sport, êtes vous prêt à offrir votre image et votre talent ?
Malheureusement, il faudra s’y faire, nous n’irons pas contre cela, les dérives existeront. Mais rappelons nous une chose, l’évolution ne mène pas toujours au progrès !
Article: Raynald Tanny