Opérateur de Téléskis: formation, quotidien, évolutions possibles… On vous dit tout !
Quand on aime un sport, on peut parfois se dire « et si je trouvais un métier dans cette industrie ». De nombreux secteurs d’activités englobe cet univers. On peut être commercial pour une marque de wake, organisateur d’évènement, photographe, vidéaste, gérant d’un Téléski, coach sportif, etc…
Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’un des métiers qui est probablement l’un des plus au coeur du sport en lui même, celui d’Opérateur de Téléski.
Quel diplôme faut-il ?
Pour ce faire, nous nous sommes diriger vers la FFSNW car c’est elle qui organise ces formations.
Et première info, le fédération nous prévient que cette formation est destinée aux bénévoles. Ce n’est pas une formation professionnelle, le diplôme n’est pas enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Ce « détails » peut en effet refroidir, mais après tout, un peu de légèreté dans le monde de la formation pour avoir un job, cela ne fait pas de mal !
En effet, l’enseignement, l’animation et l’encadrement, contre rémunération, des activités physiques et sportives est régie par le code du sport qui liste les diplômes et leurs prérogatives ainsi que les obligations incombant aux éducateurs titulaires du BPJEPS APT ( Activités Physiques pour Tous ), d’un Brevet d’État d’Éducateur Sportif (BEES) 1er degré ou d’une validation partielle des Acquis et de l’Expérience (VAE) .
A quoi ressemble la formation ?
La formation d’Opérateur Initiateur Câble s’organise autour de 2 axes :
1. Une formation ouverte à distance: La FOAD regroupe les contenus théoriques de la formation. Ce temps de formation d’une durée d’environ 5 heures doit être impérativement validé avant la formation pratique sur un site de pratique. La plateforme de formation à distance (Claroline Connect) est ouverte et accessible à minima 15 jours avant la formation pratique.
2. Une formation pratique: Cette formation au téléski nautique d’une durée de 28 heures minimum est organisée en continu et correspond à un regroupement de 4 jours sur un site de pratique.
En fin de formation, le candidat devra être capable :
1. De piloter le full size en autonomie et en toute sécurité (affluence moyenne)
2. D’encadrer le public sur le ponton du full size (briefing sécurité, conseils de base en kneeboard, biski, wakeboard et wakeskate ; aide au départ)
3. D’encadrer une séance d’initiation en wakeboard sur bipoulie en autonomie et en toute sécurité (de la découverte à la réalisation des premières figures)
4. De maîtriser différents supports de glisse (kneeboard, biski, wakeboard, wakeskate)
Quel coût pour cette formation ?
Le montant des frais pédagogiques est et 475€ et les frais d’hébergement et de repas sont à la charge des stagiaires.
A noter que le diplôme d’Opérateur Initiateur Câble est valable une saison. Il est renouvelé annuellement par la prise de licence câble compétition.
Du coup, une fois votre diplôme en poche, à quoi peut ressembler le quotidien de ce métier. Pour nous répondre, nous sommes allez voir l’une des figures en France, Mister Force Centrifuge, Arthou Cauvin évidement !
Salut Arthou, la Force ? Peux-tu nous dire rapidement le quotidien du métier d’Opérateur ?
Salut Handle et merci d’avoir pensé à moi ! Et bien le quotidien d’un opérateur, c’est d’abord beaucoup de temps passé derrière la console à piloter, mais aussi et surtout donner des conseils aux clients qui nous rendent visite. Des “gilets rouge” aux saisonniers, on assure la sécurité et la progression de tous, dans la joie et la bonne humeur bien sûr ! C’est aussi être agile pour monter au pylône et bricoleur pour assurer une maintenance chaque jour et entretenir le spot et le matériel tout au long de la saison. C’est aussi avoir un tchatche d’enfer car notre rôle c’est aussi d’animer !
Qu’est ce que tu aimes tu dans ce métier ?
Justement, c’est le fait qu’on touche un peu à tout, ça va faire 10 ans pour moi cette année et ce qui m’a fait durer c’est la diversité des taches qu’il y a à réaliser. Tu peux être à la fois dans l’eau à déplacer et hacker tes meilleurs modules le matin, et le soir t’es perché sur ton pylône et tu profites des meilleurs couchés de soleil en faisant de la méca!
Et puis y a aussi le contact avec les gens, c’est hyper gratifiant de partager sa passion au quotidien ! Et j’aime le fait qu’on puisse bosser en claquettes et ça ça n’a pas de prix !
En effet, bosser claquettes, c’est un luxe que peu peuvent s’offrir ! Et à l’inverse, qu’est-ce que tu n’aimes pas ?
Les enterrements de vie de garçon ! C’est rarement une partie de plaisir !
La répétition un peu en mode usine pendant la haute saison ! Là c’est du débit et le traditionnel “tend tes bras plie tes jambes” 300 fois par jour ! Et puis toutes les taches un peu ingrates du style plonger pour chercher tes ancrages en début de saison dans une eau à 10 degrés, rentrer dans des modules où la place est très limitée quand on fait des modifications sur le park, ou encore certaines opérations de maintenances qui deviennent vite galères à 11 mètres au dessus de l’eau dans des accès restreints !
Penses tu qu’on puisse se projeter à long terme dans ce métier ?
Ça reste des métiers saisonniers donc les perspectives sont assez restreintes mais il reste des solutions d’évolution. Un opérateur “standard”, avec sa qualification est souvent recherché pour les contrats courts entre Juin et Septembre. Alors pour être honnête, à moins de bosser l’hiver, c’est un peu limite en terme de projections. Ça fait un super job d’été ou un bon complément pour ceux qui bossent déjà l’hiver. C’est souvent des contrats donnés aux étudiants et jeunes locaux !
Quelles sont les évolutions possibles de ce métier ?
Pour ceux qui veulent s’investir d’avantage, il existe des formations très compétentes comme à Planet Ski, où là tu peux devenir moniteur diplômé d’un BPJEPS. Dans ce cas, tu peux postuler pour des contrats longs et faire du coaching beaucoup plus poussé, ça donne d’autres perspectives.
Ensuite comme dans tout les métiers du monde, tu montes l’échelle hiérarchique. Avec des bonnes connaissances mécaniques et un bon bagage pédagogique tu peux devenir responsable de téléski, puis l’étape ultime, investir dans ton propre TK.
Encourages-tu des gens faire ce métier ?
Bien sûr que oui mais attention ! J’ai souvent entendu la fameuse phrase “Les opérateurs ils ont la vie douce sur leurs chaises au bord de l’eau” ou “de toute façon vous appuyez juste sur des boutons”… Mefiat ! Oui, on travaille dans un cadre cool, entre potes, et on se marre tout les jours, mais n’allez pas croire que cela ne se résume qu’à ça ! Il faut savoir tenir le rythme, être très physionomiste, savoir faire plusieurs choses à la fois, et sous la partie immergée de l’iceberg, il y toute une vie aussi au téléski en dehors des heures d’ouverture.
Il faut que les gens qui veulent se lancer le fasse par passion et non pas juste parce qu’on peut rider plus et tchatcher des nanas. Et oui les amis, être opérateur c’est bel et bien un vrai métier avec ses avantages et ses inconvénients !
On a tous plus ou moins commencé par hasard et le mieux pour savoir si on aime, c’est de faire une première petite saison pour s’en rendre compte!
Ma vision , c’est que si t’es un peu hyperactif sur les bords que t’aimes le contact humain, que tu veux un métier different des autres qui colle à ta passion, et que t’es prêt à transmettre ton énergie et ton savoir au quotidien, alors fonce !
Et la grande question, car elle peut être aussi une source de motivation, est ce qu’on peux rider plus souvent ?
Est-ce qu’on peux rider plus… Oui et non ! Pour ma part, lors de mes jeunes années j’étais hyper motivé pour rider quasi tout les jours et puis ça s’est estompé avec la peur de se blesser et de plus pouvoir bosser. Aussi, parfois, à force de baigner dans le wake tu te distances un peu plus pour déconnecter.
Après pendant la basse saison tu prends toujours plus de plaisir ! C’est paradoxalement l’hiver que je profites le plus de la ride, en vacances ! Et d’ailleurs, pour ceux à qui le wakeboard manque terriblement pendant ces longs mois d’hiver, j’organise des stages à Lunar du 5 au 22 Février avec mon pote Glenn Vanderbeghe de Shred Force. Alors je vous attends nombreux pour une reprise avant l’heure dans un super spot loin de notre grisaille Française ! Plus d’infos à venir bientôt. Alors à bientôt sur l’eau !