Aquaparks, restaurants, night clubs… Quel avenir pour les Wakeparks et le sport ?

Aquaparks, restaurants, night clubs… Quel avenir pour les Wakeparks et le sport ?
C’est une évidence, depuis plusieurs années, les téléskis ne peuvent plus se suffire à n’être que des Wakeparks. En effet, le modèle économique 100% focalisé sur le sport en lui même ne fonctionne plus. Pas assez rentables, les structures, et on les comprend bien, ont depuis longtemps dû évoluer et se repenser afin de trouver de nouvelles sources de revenus, notamment à la base pour investir chaque année dans les modules.
Cependant, c’est vers une offre de base de loisirs et non plus exclusivement en tant que base sportive que quelques téléskis ont basculé, parfois même à l’extrême.
Déjà là, il y a un truc qui sonne étrange… Base de loisirs et Spot de wakeboard… C’est un peu comme piste d’Auto-tamponneuses et circuit de formule 1, on est sur la même base, mais pas forcement sur le même projet…
En effet, même si on reste sur un ADN « sportif » , la dimension « loisirs » est à prendre en compte dans la place que le sport occupe.
Terrasses flottantes pour faire des apéros, Aquaparks géants, locations de paddle, water jump, balades en poneys, soirée jet set… Les idées ne manquent pas pour faire rentrer la trésorerie que le pratique exclusive du wake ne ramène plus.
Alors deux questions nous viennent….
Premièrement, comment un sport peut être pris au sérieux et être légitime quand il se pratique dans sa quasi totalité sur une base de loisirs, se mélangeant ainsi aux mangeurs de glaces et de beignets, aux colonies de vacances et aux night clubbers ? Pour revenir au début de l’article, aujourd’hui, voir un pro wakeboarder sur certains spots c’est un peu comme voir un mec en tenue de pilote de course aller tous les dimanches piloter son auto-tamponneuse. Franchement, c’est un peu l’impression que ça donne sur certains spots…
« Bonjour, je vais vous prendre 1h de Wake truc, 30 minutes d’Aqua poney, et pour l’anniv surprise de ma cousine, vous pourrez arrêter le téléskis le temps de chanter tous ensemble « Happy You ma Doudou » ? Merci beaucoup, j’oublierais de vous tagger dans ma story. »
La preuve de cette dérive, les quelques téléskis décomplexés qui ont franchi clairement le pas en privilégiant nettement les « à côté » ont un park de merde, des modules ( quand il y en a dignes de ce nom ) mal placés, n’organisent pas de contests, n’ont pas de vie associative sportive, ne participent pas à la médiatisation du sport et ont des employés plutôt typés club Med que centre sportif… En quelques mots, ils s’en branlent du wake. Mais c’est lors choix économiques, on ne peut pas les blâmer pour ça.
Le ratio entre investissements park et investissements « extra sportif » est donc hyper important pour la survie du sport. L’un ne va pas sans l’autre, mais l’un peut disparaître sans l’autre… Devinez lequel….
Petite précision, nous ne blâmons pas ici les choix des gérants. Car ce sont des choix vitaux pour eux et souvent, CES CHOIX PERMETTENT D’INVESTIR JUSTEMENT DANS L’ACHAT DE MODULES POUR LEURS PARKS.
Nous nous demandons juste quel avenir a le sport si tous les téléskis se dirigent vers des investissements majeurs dans leurs bars, restaurants et aquaparks… plutôt que dans la partie wakepark, et donc sportive. Une terrasse au profit d’un module, un aqua park au profit d’un cash prize… c’est malheureusement la tendance actuelle.

Afin d’éviter qu’un jour un téléski n’ait ça place que ici…
Je vous vois venir ceux qui comparent déjà l’évolution des téléskis avec les stations de ski… « Il y a bien des restaurants, des bars, des clubs et des vendeurs de beignets dans les stations de ski !? » Oui, c’est vrai, et c’est exactement pareil, en un peu plus grand quand même… Et d’ailleurs c’est même pire, nombreuses sont les stations où les pistes de luges ont remplacé les half pipe, alors délaissés par les stations car trop coûteux, au profit du rendement d’une famille de 5 enfants qui mangent une crêpe Nutella en front de neige avec leurs tenues Quechua achetées sur Vinted !!
Bilan, plus un seul Half Pipe en France, quelques français s’entraînent en Suisse, perdent les JO, le cours de Nutella ne cesse d’augmenter, et les Orangs Outans meurent… C’est ça que vous voulez !?
Donc oui, c’est comparable, et ça fait peur car nous allons droit dedans !
Alors il est évident qu’il ne faut pas se leurrer, un gérant, une fois la folle passion wake disparue, investira naturellement vers ce qui lui rapporte et qui lui permettra donc de faire vivre sa structure. Car il est la aussi le nerf de le guerre. On ne peut donc rien reprocher à cette évidence de choix d’entreprise.
D’ailleurs, de nombreux patrons de teleskis le disent: Ce sont les « gilets rouges » et le restaurant qui font vivre les téléskis… pas les « pro riders ».
Alors deuxième question, la plus vitale pour le sport: Comment motiver les structures à continuer d’investir dans le wake en pimpant leurs parks chaque année, au rythme de l’évolution du sport, plutôt ( ou en même temps ) que claquer leur trésorerie dans du mobiliers de terrasse de restaurant ou dans de géantes bouées gonflables ?
Et bien là, en déplaise au pratiquants et en réjouisse les exploitants, peut-être que les riders ont LE grand rôle à jouer.
– Première étape, en arrêtant de gratter un forfait gratuit parce que tu as plaqué un railey blind lors des championnats communaux le weekend dernier.
– En achetant ton matos dans leurs pro shops plutôt qu’en grande distribution ou sur Internet.
– En arrêtant de râler comme un gosse qu’on a privé de Noël lorsque qu’un module s’est déplacé à cause du vent. Car c’est toujours bon pour la motive de se sentir soutenue et compris par ses clients.
– En participant de manière active à la vie du club en organisant des évènements. Ceci vaut pour les leaders d’opinions de chaque spot. Rendre la pareille aux TK en faisant la promotion du spot qui t’as fait rider gratos depuis tes débuts, c’est juste fairplay. ( PS: Se contenter de taguer son spot en story et parler très fort ne compte pas. )
– Privilégiez les téléskis qui s’investissent dans votre sport ( la liste est longue, n’ayez crainte, vous n’aurez pas de mal à trouver )
– Ne pas monopoliser l’ambiance générale du spot parce que t’es ( ou t’as été ) le meilleur du ponton, afin de laisser de la place aux nouveaux pratiquants, et éviter qu’ils se disent en repartant: « Wow, quelle bande de cakes dans ce sport » .
Bref, le sport est en danger et il a besoin de VOUS ! Nous tirons ici la sonnette d’alarme car nous voyons déjà quelques dérives ou exemples, ça dépend de quel côté on se place, par ci par là, où la pratique du wake est passée au rang de manège pour EVG…
Pour preuve nous avons tous en tête un park qui, de part les contraintes économiques évidentes, a mis son wakepark en mode PAUSE. Alors si on peut freiner l’épidémie et soutenir les téléskis qui se battent encore pour le wake ( rassurez-vous ils sont nombreux ) en redonnant un sens au sport afin d’éviter qu’il ne disparaisse au profit du cours du Nutella…

Pour qu’ils continuent à nous faire rêver…
Au nom de l’intérêt général, MERCI.
PS: Dans un prochain article, nous essaierons de comprendre pourquoi on pouvait à l’époque ne miser que sur le sport lorsqu’on monter une structure. Parce qu’il y a trop de téléskis ? Pas assez de pratiquants ? Le forfaits est il trop cher ?
Tentative de réponses au prochain épisode !