Rencontre avec Patrice Martin, Président de la FFSNW
Champion d’Europe à 13 ans, champion du monde à 14 ans. Il possède l’un des plus beaux palmarès du sport français, avec 12 titres de champion du monde, 34 titres de champion d’Europe et 26 records du monde.
Depuis mars 2009 Patrice Martin occupe le poste de président de la Fédération Française de Ski Nautique & de Wakeboard (FFSNW). Il est aussi élu au conseil d’administration du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). En 2017, il est élu vice-Président délégué de la Confédération Europe et Afrique de Ski Nautique et de Wakeboard (E&A IWWF).
Nous pouvons même compléter ces titres à celui de Chevalier de la Légion d’Honneur et Chevalier de l’Ordre National du Mérite !
Patrice Martin, bonjour et merci de nous recevoir pour cette interview.
Comme vous le savez on ne va parler que de wakeboard ici. Ce n’est pas que l’on aime pas le ski nautique, mais c’est juste que pour être honnête, on y connait pas grand chose… Donc première question, à ce jour, combien de licenciés recensez-vous au sein de la Fédération ?
Bonjour Handle ! A ce jour nous avons aux alentour de 15000 licenciés au sein de la fédération.
J’imagine que tous les pratiquants ne sont pas licenciés. Du coup, avez vous des chiffres sur le nombre de pratiquants total en France ?
Il y a une étude du ministère qui annonce que 680000 personnes ont fait au moins une fois du wakeboard dans l’année. Et dans ces 680000, 40% en ont fait plus de 3 fois dans l’année. On ne peut donc pas dire que ce sont là tous des riders réguliers. En revanche, de notre côté, nous estimons que 300000 personnes sont des pratiquant réguliers. Nous avons évalué cela en fonction des chiffres du ministère et le nombre de sites en France.
Et pour ce qui est de son évolution ? Connais t’on une forte croissance comme les années précédente ?
Alors oui, il y a une évolution, mais pas forcement en terme de nombre de pratiquants. La vrai évolution, c’est qu’aujourd’hui, nous avons des pratiquants « multi-disciplines ». Les pratiquants sont en général moins réguliers et passent d’une sport à l’autre plus facilement. Donc il y a plus de monde, mais pas forcement plus d’heures passées sur l’eau au global.
Quel est le rôle majeur d’une fédération ?
Il n’y pas vraiment de rôle majeur. Il y a DES rôles majeurs qui sont de développer, d’assurer et d’organiser le sport.
Mais avant tout, c’est une association, d’associations. Nous devons rassembler et fédérer l’ensemble des structures associatives afin d’organiser la promotion du sport. Ensuite, nous avons une mission de formations et d’accompagnement des structures afin de protéger les pratiquants.
Nous travaillons à la certification des wakeparks, justement dans ce sens là. S’assurer d’une qualité de matériels, mais aussi de suivie et d’accompagnement du pratiquant.
Aujourd’hui ce qui nous intéresse à tous, pros JO ou antis JO, allons nous voir un jour le wakeboard aux Jeux Olympique 2014 ?
Alors ça, c’est la grande interrogation. C’est quelque chose de très complexe… Il faut surtout savoir ce que l’on veut comme représentation du wakeboard au travers des Jeux Olympique. Ensuite, il faut transformer et faire évoluer notre sport vers une dimension sociale, « eco-friendly » et « TV friendly ». Et c’est en ce sens que nous travaillons.
Ensuite, que nous soyons aux Jeux ou pas, notre vision du sport et l’évolution que nous y apportons reste inchangées. Tous les sports méritent d’être aux JO, mais c’est en liant notre sport au social que nous avons le plus de chance d’y être intégré.
Avez vous des infos sur le formats et le moyen de traction ? J’entend par là, est ce que vous pensez que ce sera en cable Full Size ou plutôt en Bi-Poulie ?
Il y a de forte chance que ce soit en cable Full-Size oui. Il est important de proposer un lieu qui reste par là suite, afin d’accueillir du monde.
Ensuite, au niveau du format, en plus du contest traditionnel, on nous impose un format type « relais ». Ce n’est pas évident a mettre en place, et c’est un vrai challenge. L’idée est de donner un côté prenant et dramatique pour le téléspectateur. Il faut qu’à tout moment, la compétition prenne une tournure allaitante. Il faut du frisson !
A ce jour, nous avons des riders français qui font parti des meilleurs mondiaux, mais qui ne suivent pas le tour fédéral. Du coup, exit de l’équipe de France ? Ou peut on imaginer une selection différente que celle de devoir participer au circuit fédéral ? Cela augmenterait nos chances de médaille non ?
C’est pour 2024, donc j’avoue qu’on y est pas encore. Le premier challenge est de savoir si on est sélectionné au mois de mars dans les 8 sports retenus. Ensuite l’an prochain, le COJO choisira parmi ces 8 sports, quels sont les 2 ou 3 sports sélectionnés pour les JO…
Et si nous y sommes au final, alors oui, nous tenterons de trouver notre meilleure représentante femme et notre meilleur représentant homme.
Et concrètement, au delà des retours médiatiques qu’on imagine, qu’apporterait le JO aux riders ?
Les JO ont un truc en plus… Il y a une saveur particulière que seuls les Jeux ont. Tu peux gagner des coupes du monde, des championnats d’Europe, etc… Les Jeux, c’est au delà. C’est une question de saveur.